Entrevue avec l’artiste LeBicar par Chloë Lalonde

Chloë Lalonde pour Le Livart : Pourquoi la fleur ? 

LeBicar : Mon travail avec les fleurs se base sur une citation d’Henri Matisse qui dit : ¨Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir¨. C’est aussi un symbole simple que tout le monde connaît qui me permet d’illustrer ma compréhension du monde. Une fleur c’est fragile, mais aussi très puissante! Garde l’œil ouvert, les fleurs sont partout !

Ça fait combien de temps que tu dessines des fleurs, comment leur signification a-t-elle changé au fil du temps ? 

J’explore ce thème depuis bientôt 2 ans. Au départ, je ne me suis pas trop questionné, mais la forme ronde et répétitive est vite devenue une obsession.  À force de travailler, je me suis rendu compte que la fleur était très polyvalente et les métaphores visuelles étaient quasiment infinies avec elle. C’était donc parfait pour partager ma vision optimiste du monde. 

Que penses-tu de la répétition ? Est-elle essentielle à ton travail ? 

Il n’y a rien d’exclusif avec mes fleurs, plus il y en a, plus le concept prend forme. J’adore les faire vivre sous différentes formes. De mon petit personnage Bloom à la sculpture, je crois qu’il y aura toujours une façon de faire évoluer le travail. 

Élaborons le rôle de la collaboration dans ton travail… La collaboration avec d’autres artistes est-elle essentielle à ta pratique ? Peux-tu élaborer sur certaines de tes collaborations incluses dans l’exposition ?

Je tenais à explorer différents médiums à travers des collaborations avec des artisans que j’admire. Une exposition solo après un an de confinement, oui, mais pas tout seul. Je trouvais intéressant d’exposer l’interprétation de mon travail par d’autres artistes.

Avec quels matériaux et supports aimerais-tu travailler à l’avenir ? 

Mon rêve le plus fou serait de créer des sculptures grand format en art public ! 

Quels artistes t’inspirent ?

J’ai eu la chance de travailler sur un projet de sculpture avec Alexis Vaillancourt et Olivier Bonnard (Lebonar) et c’était très inspirant. Sinon, je me laisse inspirer par l’esthétisme de Dan Climan, la drive du rappeur Maky Lavender, l’humilité de Pony (Gabrielle Tittley) et la vision de Fvckrender (Frédéric Duquette), pour ne nommer qu’eux. 

Avez-vous une formation officielle en tant qu’artiste ? Penses-tu que c’est nécessaire ? 

J’ai étudié en recherche culturelle, j’ai travaillé comme intervenant social, directeur artistique et gestionnaire de marque. Pour l’art, je suis autodidacte sur toute la ligne. Pour ma part, l’école et le travail m’ont appris la rigueur, le travail d’équipe, le respect des livrables et ainsi de suite, mais pour le reste, il suffit de ne pas garder les idées trop longtemps dans sa tête et de mettre la main à la pâte. 

Quels conseils donnerais-tu aux artistes qui aspirent à faire un travail similaire ?

Si j’avais quelques conseils à donner, ce serait :

• Mettre le plus d’énergie et de temps possible sur ta pratique et ton travail. 
• Fais-le pour toi-même en premier et ne sois pas gêné de montrer, exposer, partager ton travail. 
• Rencontrer les gens en vrai (Zoom ou visio au moins), pas seulement par email.
• Fais-toi payer ! Commence petit et augmente tranquillement.
• Ouvre-toi aux autres, prends des conseils, mais garde ta vision !
• Apprécie le processus, pas la finalité !

¨The reward for good work is more work.¨ – Tom Sachs (La récompense pour un bon travail est plus de travail.) 

À PROPOS :

L’ARTISTE LEBICAR

Né à Montréal en 1988, LeBicar est un artiste visuel qui aime jouer avec différentes pratiques artistiques. Surtout connu pour ses illustrations au coup de crayon affirmé, noir sur blanc, il travaille aussi la peinture, la sculpture et l’installation. L’artiste s’inspire de son quotidien et des interactions humaines en général. “L’inspiration est partout!” dit-il. Ses influences artistiques et musicales le suivent depuis qu’il a commencé à filmer et éditer ses videos de skateboard, alors encore adolescent. Aujourd’hui, LeBicar poursuit sa carrière d’artiste à travers des projets éclectiques allant d’expositions collectives et individuelles à des collaborations avec des marques de toutes sortes!

LeBicar déclare : “je dirais qu’il n’y a rien qui bat une exposition solo sans contraintes!”. Connu pour mettre à l’honneur des pratiques transdisciplinaires, le Livart lui propose une exposition en toute liberté :  “À fleur de peau” est née. 

L’EXPOSITION « À FLEUR DE PEAU »

Le Livart accueille l’artiste montréalais LeBicar pour son exposition de réouverture. 

À Fleur de peau célèbre la résilience sociale de la dernière année et de celle à venir. Du dessin à l’installation en passant par la sculpture, l’artiste prend possession de la galerie en l’envahissant de ses fleurs iconiques. Avec un œil optimiste, il revisitera certains symboles liés aux échecs, aux refus et aux défis tout en faisant fleurir le Livart.

Visionnez la retransmission de la Nuit Blanche au Livart ici

Découvrez l’artiste à travers une courte vidéo documentaire de la Fabrique Culturelle ici.