Entrevue avec Lucie Palombi

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Juil 25, 2024

Ekaterina Yakovleff a invité l’artiste et architecte Lucie Palombi dans la galerie du Livart pour une discussion sur sa pratique artistique. Pendant un après-midi, elles ont discuté de voyage, d’expériences personnelles et de techniques de lithographie. Leurs échanges illustrent l’intimité innée dans la pratique de l’artiste, à travers les frontières et les océans qu’elle a traversés. Moment d’arrêt sur cette rencontre unique qui invite à revoir notre rapport à l’environnement et à la matière :

Qu’est ce qui te pousse à voyager ?

L’idée de cultiver mon « droit à l’errance ». Cette expression nous vient de l’écrivaine, exploratrice et journaliste Isabelle Eberhardt (1877-1904) – et je l’ai découverte grâce à l’astrophysicien et poète Aurélien Barrau. Quand tu voyages, il arrive que tu vives une expérience qui a l’air insignifiante mais qui te transforme de part en part. Encore faut-il que cette expérience ait l’espace d’exister. Le droit à l’errance, c’est le droit de cheminer en dehors de ce qui est tracé d’avance, dans un monde où l’on doit tout anticiper, tout mettre dans une case ou sous un label, et où la performance est survalorisée. C’est le droit de vagabonder tant que possible (même si ça n’est pas rentable, même si l’on n’y voit pas de bénéfice à court terme, souligne Barrau). Bref, selon Isabelle Eberhardt, « […] le vagabondage, c’est l’affranchissement, la vie le long des routes, c’est la liberté ». Et ce droit à l’errance, il me semble qu’il est de plus en plus urgent de le pratiquer.

À la fin de ta vie, de quoi te souviendras-tu ? Quand j’étais en Égypte, je pensais à ces pharaons qui emportent avec eux tous leurs biens. J’ai l’impression que j’emporte les expériences que j’ai vécues.

Appréhendais-tu la cohabitation avec 5 inconnu.es pendant 1 mois à bord d’un voilier ?

J’appréhendais de me retrouver en promiscuité, à huis clos. Au milieu de nulle part, tu ne peux pas t’échapper. S’il y a un conflit, tu ne peux pas aller bouder sur le pont, tu vas glacer. Finalement, ça s’est fait très naturellement. Il n’y a pas de tension. Il n’y a pas de douche à bord, donc on se connaît bien les uns les autres, ça rapproche. J’ai eu la chance de me trouver avec des gens très sympas et qui cuisinaient très bien. Ça a rendu l’expérience très agréable. 

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Entrevue avec l’artiste Lucie Palombi
Entrevue et rédaction par Ekaterina Yakovleff