L’Érosion des Fluides

$20.00

47 pages

5×8″

Poésie par Marc-Olivier Lavoie (mark_ovar) et photographie par William Lemon (@will_lemon).

L’érosion des fluides est un recueil de poésie aux entrées diverses et aux points de fuite multiples dans lequel se rencontrent deux médiums poétiques complémentaires : la poésie et la photographie. Conçus à l’origine à partir d’un moment d’écriture intense, les cinquante-trois poèmes du recueil se dérobent à l’attendu, fouillent l’écart entre les mots; là où l’être se nomme en silence et taille l’impression fragmentaire du temps. La volonté de défier la syntaxe d’usage, autant pour les poèmes que les photographies, afin de faire ressortir de cet assemblage une impression et un sentiment davantage qu’un propos clairement présenté et dûment argumenté, demande au lecteur de se laisser emporter par la rêverie. Pour cette raison, les textes sont courts et les photographies éclectiques – ils cernent des états d’âme et communiquent une sensation. À partir de ce départ, la photographie permet d’amplifier et d’exemplifier, de complémenter et de produire un point de convergence poétique où l’un et l’autre des médiums pratiqués se développent dans une relation interprétative conjointe. L’un et l’autre dialogue ainsi non pas exclusivement, mais de manière complémentaire en s’alternant sans répondre à un ordre préétabli. Les poèmes s’enchainant parfois créent un effet d’obturation verbale qui mime, par leur densité et leur forme brève, là où le développement des images agit comme loupe par laquelle converge la spontanéité du geste poétique et l’intensité des émotions. Ensuite, les photographies établissent une corrélation avec les thèmes de chaque poème et tendent à ouvrir le sens de manière à faire de cette collaboration une œuvre dans laquelle deux médiums artistiques cohabitent sur un pied d’égalité. 

En offrant au lecteur la possibilité d’établir entre les formes, les artistes et leurs pratiques des rapprochements à la fois symboliques, théoriques et stylistiques, L’érosion des fluides décuple les possibilités interprétatives des poèmes et des photos qui le composent. L’érosion des fluides pousse de manière intime la réflexion sur l’art dans le but d’ouvrir une discussion à propos de l’intériorisation des contraintes, de leur médiatisation et de la matérialité artistique, ce qui amène, dans certains cas, l’artiste à vouloir déroger à la norme et, d’autres fois, à s’intégrer pleinement dans un champ convenu et limité. Le présent projet questionne la tradition artistique seulement en ce que la pratique des deux médiums choisis est tributaire de celle-ci.

En inventaire

  • Fasciné par le discours et son lien avec le lieu de l’expérience humaine, objet de son mémoire en études littéraires à l’UQAM, Marc-Olivier Lavoie cherche, dans son écriture, à fouiller l’écart entre les mots – là où l’être se nomme en silence et taille l’impression fragmentaire du temps. Pour cette raison, l’ellipse s’impose à la poésie comme la condition par excellence de la prise de parole proposée. Attester les écarts, c’est, dans ce cas, chercher à délester le rythme nécessaire dans l’assemblage des consonnes et des voyelles comme un pont entre les sens possibles.

    À travers la photographie William Lemon tente d’éliminer l’outils qu’est l’appareil photographique pour représenter le plus fidèlement l’émotion que la scène devant moi m’offre. C’est pour moi et l’auditoire une représentation authentique d’une perception de la vie qui se déroule devant nous.